L’eau est une ressource limitée et précieuse, mais elle est également essentielle à la croissance des plantes. Pour tirer le meilleur parti de l’eau, collectez ce que vous pouvez plutôt que d’utiliser l’eau du robinet. Stockez-la et utilisez-la en toute sécurité.
Sommaire
Pourquoi collecter et stocker l’eau ?
Les plantes ont le plus besoin d’eau par temps chaud, sec et venteux, et les restrictions d’usage de l’eau en période de canicule vont aller crescendo avec le réchauffement climatique.
Les plantes sont plus vulnérables au manque d’eau lorsqu’elles sont plantées pour la première fois, lorsque leurs racines ne se sont pas encore établies dans les couches plus profondes et plus humides du sol. Les arbustes, les arbres, les plantes vivaces herbacées, les semis, les plantes annuelles et les légumes nouvellement plantés ont tous besoin d’un arrosage géré avec soin jusqu’à ce que leurs racines s’établissent. Une fois les plantes établies, le fait de garder un sol sain en ajoutant de la matière organique devrait aider à minimiser le besoin d’arrosage.
Les ressources en eau sont sous pression dans certaines régions en raison du changement climatique et de la croissance démographique. Les jardiniers doivent donc utiliser l’eau du réseau aussi parcimonieusement que possible.
Même dans les zones sèches, 24 000 litres pourraient être collectés sur un toit chaque année. Il est possible de calculer assez précisément la quantité d’eau que vous pourriez recueillir sur votre toit selon votre région. Cependant, la plupart de l’eau tombe en hiver et doit être stockée pour être utilisée en été. Pendant une période de sécheresse, le déficit est d’abord comblé par les réserves du sol, puis par les eaux souterraines plus profondes, car le sol peut agir comme une mèche pour attirer l’eau vers le haut.
En France, l’eau du robinet est de grande qualité, mais les plantes n’ont pas besoin d’une eau parfaitement propre. En tant que jardiniers, nous pouvons contribuer à éviter les interdictions d’arrosage à l’avenir en utilisant nos ressources en eau de manière judicieuse. Une quantité importante d’énergie et de traitement est utilisée pour fournir de l’eau potable à nos foyers. L’utilisation d’eau de pluie ou d’eaux grises stockées dans votre jardin réduit également vos émissions de carbone.
L’eau de pluie est également meilleure pour vos plantes, car elle a souvent un pH plus faible. Les minéraux que l’on trouve parfois dans l’eau du réseau, en particulier dans les régions où l’eau est calcaire, peuvent augmenter le pH de la zone des racines, ce qui peut affecter la disponibilité des nutriments. L’eau de pluie est particulièrement bonne pour les plantes éricacées telles que les azalées.
Récupérer l’eau de pluie
L’eau de pluie peut être recueillie sur les toits des maisons, des garages, des serres et d’autres structures de jardin, à condition qu’ils soient équipés de gouttières et d’un tuyau de descente qui entre dans le drain au niveau du sol. Si toute votre eau de pluie est acheminée vers un puits de captage ou une cuve de récupération plutôt que vers l’égout, vous bénéficierez également d’une facture d’eau moins élevée. Si vous n’avez pas la place d’installer un réservoir d’eau, vous pouvez toujours augmenter la capacité de rétention d’eau de votre sol en y ajoutant des matières organiques, soit sous forme de terreau, de paillis ou en les enfouissant.
Les citernes avec déviation d’eau de pluie sont conçues pour collecter l’eau du tuyau de descente tout en laissant le trop-plein s’écouler dans le drain ou le puits d’infiltration.
Vous pouvez éviter que l’eau devienne malodorante ou porteuse de maladies si vous nettoyez la cuve chaque année. L’eau collectée peut être utilisée sur les plantes établies, qui sont implantées sur un même endroit depuis au moins 2 ou 3 ans, plutôt que sur les semis, en raison du risque de maladies fongiques des plantes. Si vous utilisez plusieurs cuves, alternez l’utilisation de chacune d’entre elles pour que les réserves restent fraîches. Elles peuvent être reliées entre elles par un kit de raccordement ou un siphon.
Les grandes surfaces de bricolage sont très bien pour acheter des cuves basiques en plastique. Il est plus facile d’accéder à l’eau si le réservoir est muni d’un robinet à la base et repose sur un support, de sorte que vous puissiez glisser un arrosoir au sol sous le robinet. Les supports peuvent être prêts à l’emploi ou improvisés à l’aide d’un tas de briques, mais il est important que la base soit ferme et de niveau au cas où elle basculerait, et que le couvercle fourni empêche les animaux sauvages de tomber dedans, prévienne la prolifération des algues et décourage les moustiques. Les récupérateurs d’eau de pluie plus chers, en terre cuite par exemple, sont une option intéressante, tout comme les barils en bois recyclé. Des modèles minces sont disponibles pour les espaces étroits.
Les projections de changement climatique suggèrent qu’une proportion croissante de la pluie tombera en hiver, il peut donc devenir rentable d’intégrer le stockage de l’eau de pluie lors de la construction de nouvelles maisons. Cela implique généralement de creuser un grand réservoir quelque part dans le jardin, de pomper l’eau à l’aide d’un groupe de surpression pour l’utiliser dans le jardin ou pour des tâches domestiques telles que la chasse d’eau des toilettes.
Réutilisation des eaux grises
Les eaux usées domestiques (appelées « eaux grises ») peuvent également être utilisées dans le jardin. Elles peuvent provenir de la cuisine, de la machine à laver ou des baignoires, lavabos et douches. Les « eaux noires » des WC doivent toujours être rejetées dans les égouts et ne jamais être utilisées dans le jardin. Il est préférable de ne pas utiliser non plus les eaux provenant des fosses septiques.
Les savons et détergents ménagers sont inoffensifs pour la pelouse, mais il ne faut pas utiliser d’eau contenant des agents de blanchiment, des désinfectants, du sel pour lave-vaisselle et des produits de nettoyage plus puissants, car ils peuvent nuire aux plantes et même endommager la structure du sol s’ils sont utilisés à long terme sur celui-ci. L’arrosage du jardin à partir des eaux grises est autorisé, mais pas celui d’un potager.
Il est tout de même conseillé d’alterner les arrosages entre eaux usées et l’eau de ville ou de pluie, afin d’éviter l’accumulation de résidus et de bactéries potentiellement dangereux. Il est également judicieux d’éviter d’utiliser les eaux grises sur les salades et autres produits à consommer sans cuisson.
Les eaux grises doivent être utilisées au fur et à mesure de leur production et il faut éviter de les stocker. Si elles sont conservées, les organismes potentiellement dangereux peuvent se multiplier et l’odeur deviendra probablement désagréable. Elles peuvent être très facilement récupérer avec différents contenants.
Si les plantes sont arrosées entièrement avec les eaux grises pendant une très longue période de sécheresse, il y a un risque que des substances dissoutes s’accumulent dans le sol, ce qui peut empêcher les plantes de bien pousser. Ces substances s’écouleront du sol dès qu’il y aura une averse ou si vous alternez l’arrosage avec l’eau de pluie stockée.
Minimiser les risques sanitaires de l’eau stockée
L’eau de pluie collectée dans les gouttières n’est pas toujours très propre, mais en la manipulant avec soin, vous pouvez atténuer tout risque pour votre santé ou celle de vos plantes. L’utilisation de l’eau des citernes avec un arrosoir atténuera le risque de légionellose, qui est susceptible d’être largement compensé par les avantages de l’exercice et de l’activité en plein air avec ces simples actions :
- Placez le récupérateur d’eau de pluie à l’ombre si vous le pouvez, car l’eau restera plus fraîche, ce qui réduira le développement des bactéries.
- Débarrassez la gouttière des débris, car les matières organiques peuvent favoriser le développement de bactéries dans l’eau collectée.
- Comme pour toutes les activités de jardinage, une bonne hygiène des mains vous protégera des infections.
- Utilisez l’eau fréquemment, car le réapprovisionnement en eau avec de l’eau de pluie fraîchement recueillie permet de diluer l’eau stockée et de maintenir la propreté de l’eau.
- Si l’eau devient malodorante, vous pouvez toujours l’utiliser dans un arrosoir. Il peut y avoir une accumulation de débris au fond du réservoir. Le vider et le nettoyer, et vérifier si les gouttières ont besoin d’être nettoyées est une meilleure solution que d’utiliser des additifs chimiques, car le produit chimique sera perdu une fois l’eau utilisée, mais la cause du problème sera toujours présente.
- Si vous utilisez des tuyaux pour n’importe quelle source d’eau, débranchez-les lorsque vous ne les utilisez pas afin que l’eau s’écoule et réduisez le risque que l’eau se réchauffe au soleil, ce qui favorise le développement des bactéries.
2 commentaires
Bonjour,
Je souhaiterais faire une expérience concernant un recyclage de l’eau.
Le but étant de récupérer l’eau utilisé pour arroser dans un bac situé sous le pot en terre.
Vous arrossez une première fois, l’eau s’écoule dans un bac placé sous le pot.
Avec un rajout d’un complément réutiliser cette eau pour arroser denouveau la même planté.
Pensez vous cela possible?
Bonjour,
Oui c’est tout à fait possible. C’est d’ailleurs le principe de la culture hydroponique.
Reste à trouver le bon dosage entre l’azote, le phosphore et le potassium.